Enquête investissements 2020 : une année en négatif
C’est l’une des conclusions de l’enquête menée avec Atout France et Domaines Skiables de France à paraître dans le prochain Montagne Leaders. Le total des investissements en montagne est évalué à 237 millions €, un sérieux coup d’arrêt par rapport aux 379 millions de 2019 et aux 399 millions de 2018.
La fin de saison 2019-2020, brusquement tronquée, aura donc eu raison d’une courbe des investissements globalement à la hausse depuis 2016.
La chute des budgets consacrés à l’aménagement des domaines skiables en 2020 n’étonnera personne. Il restait à en mesurer l’ampleur. L’enquête annuelle évalue le total de ces investissements à hauteur de 237 millions d’euros, un très sérieux coup d’arrêt par rapport aux 379 millions de l’exercice 2019, et aux 399 millions de 2018 !
« Rien d’étonnant, quand on sait que le modèle économique des domaines skiables est constitué principalement de coûts fixes : c’est donc en fin de saison que les recettes cumulées peuvent finalement dépasser, les bonnes années, les frais fixes engagés indépendamment de la fréquentation. Le chiffre d’affaires non réalisé en fin de saison s’impute assez directement sur le bénéfice de l’année », analyse Alexandre Maulin, le président de DSF.
Et aucun secteur n’est épargné. À une exception près, tous les postes d’investissements recensés au sein de l’enquête affichent une baisse conséquente, comprise entre - 18 % et - 51 % au regard de la moyenne quinquennale. Des budgets historiquement bas, au premier rang desquels figurent les remontées mécaniques neuves. Avec 93 M€ consentis en 2020, le poste phare est resté sous la barre des 100 M€, quand les dernières belles années flirtaient plus volontiers avec les 170 M€.
Les « stratégies » d’investissements de la part des opérateurs de domaine skiable ont laissé la place à des « arbitrages », dictés par les contraintes économiques immédiates... et celles à venir, évoquées par DSF : « Il est d’autant plus difficile d’évaluer l’impact de la baisse brutale de l’investissement sur la filière montagne que des arbitrages bien plus sévères vont devoir être faits sur les investissements de l’année 2021, en raison de l’absence totale de recettes des remontées mécaniques. L’indemnisation promise aux exploitants ne dépassera pas 70 % de leurs frais fixes, les laissant avec au moins 30 % de leurs frais fixes à couvrir, à quoi il faudra ajouter les charges variables qui auront été exposées au fil de la saison et qui ne seront pas indemnisées. »
Souhaitons donc une politique de relance dédiée à l’investissement actée à l’échelle nationale, afin que ces décisions prudentes et bien compréhensibles de la part des stations, dans un avenir encore particulièrement brumeux, n’impactent pas durablement la compétitivité de nos destinations de montagne.
Source : Montagne Leaders
A retrouver sur Alpipro & Digital Montagne - 9 et 10 juin 2021 - Savoiexpo Chambéry